29.4.10
Dans une autre vie…
27.4.10
Croquis
18.4.10
Le 18
Samedi matin. Je dois me rendre au travail en autobus. Deux contraintes dès le départ. Je ne suis pas une fervente des transports en commun pour mille et une raisons : l'attente, la promiscuité, les mauvaises odeurs, les retards, le rush pour les transferts, et j'en passe.
Je dois dire que je suis assez chanceuse de pouvoir me déplacer en voiture la majeure partie du temps (je sais, plus polluant que le transport en commun, mais foutrement pratique), alors que je n'ai pas de voiture à moi.
9h du matin, j'attends l'autobus, en ayant évidemment manqué le précédent qui vient de me faire un doigt d’honneur en passant devant moi alors que je tourne le coin de ma rue. Je me dis que c’est drôle comme les choses peuvent nous concerner un moment précis alors qu’en temps normal, elles nous sont absolument impertinentes. Combien de fois ai-je traversé la rue juste après un autobus duquel je n’attendais rien ?
Attente à l’arrêt. Le prochain autobus devrait être devant moi dans 5 minutes. Plus de 15 minutes passent avant que je n'aperçoive le mastodonte. Le trajet se déroule plutôt bien, beaucoup de monde déjà. Je garde en mémoire que je suis une intruse parmi ces habitués.
Arrêt : changement de chauffeur. Et juste là, dans cette minute, j’ai compris pourquoi je devais prendre ce trajet ce matin. J’ai compris que la route me réservait un moment précieux qui en valait la peine. Le nouveau chauffeur arrive fièrement avec LA casquette par excellence, témoin d’un titre, d’une fonction qui n’est probablement pas assez importante pour cet accessoire, mais malgré le ridicule du costume, elle lui va à merveille. Tout sourire, le porte-étendard, l'homme au couvre-chef se tourne, radieux, devant nous, simples passagers en nous lançant un magnifique : bonjour, nous allons continuer le chemin ensemble et ça me fait plaisir!
Il m'a collé un sourire en coin pour toute la journée. Et étrangement, cette saynète fait drôlement écho à mon texte d'hier...
16.4.10
Histoire de gagne-pain
Je travaille. Il peut sembler banal et commun de l’affirmer, mais pas en ce qui me concerne. Je travaille, j’ai un emploi, mais temporaire. Je vogue d’un emploi temporaire à l’autre, par choix. Je me sens incapable de me voir au même endroit tout le temps. Sauf devant mon ordinateur à écrire, mais comme cette activité (qui peut devenir un travail, mais sans présenter pour moi l’aspect rébarbatif du terme) n’est pas lucrative encore, je me dois de chercher des moyens pour faire une chose terre-à-terre : payer. Payer tout.
Comme je me retrouve avec des emplois steady depuis 4 mois déjà (alors que depuis 2 ans, disons que je voguais), je passe mon temps à philosopher sur le sujet et à tenter de conceptualiser l’idée derrière cette occupation qu’est le travail.
Michel Chartrand disait qu’on s’épanouit par le travail. Je dois avouer que j’ai des doutes. En fait, j’ajouterais qu’on doit surtout trouver un sens à ce que l’on fait ou faire quelque chose qui fait du sens. Sans sens, la vie est absurde.
Je me questionne. Êtes-vous épanouis dans et par votre travail ? Êtes-vous entièrement satisfaits de votre activité lucrative ? Êtes-vous en paix avec le fait de passer plus de 70% de votre semaine à travailler ? Votre emploi fait-il du sens dans vos valeurs, choix de vie et aspirations personnelles ? Si vous répondez oui à toutes ces questions, je me tais et je vous lève mon chapeau.
Depuis que je suis dans cette routine de boulot régulier, je m’entends utiliser des arguments auxquels je ne crois pas, qui à la base, ne représentent pas des arguments à mon avis. « Non, je ne peux pas ce soir, parce que demain je travaille ». Quoi ? En quoi le travail devrait-il nous empêcher de quoi que ce soit ? J’ai un grand mal à accepter cette idée. De grâce, ne me sortez surtout pas l’argument du : oui, mais tout le monde travaille ! Quand tout le monde s’adonne aux mêmes choses (dont je fais partie bien souvent), je peux angoisser.
J’ai surtout beaucoup de peine à entrer dans le moule et je jure que ce n’est pas par anarchisme ou recherche de style. Je me souviens avoir eu cette réflexion, très jeune, mais bien entendu, sans autant de précision.
Je vis un paradoxe lorsque je tente de vivre dans le ici et maintenant. Quand je ne suis pas au travail, mais que je sais devoir m’y rendre le lendemain, je chasse tout de suite cette pensée en me concentrant sur le moment que je vis. Par contre, lorsque vient le temps où je me retrouve assise sur cette «chaise de bureau» qui ne me sied pas du tout, je ne peux pleinemenent réutiliser cette technique, ma tête et mon corps souhaitant déjà être ailleurs. Pour être entièrement cohérente (ce que je recherche constamment), je devrais arriver à l’appliquer un jour. Je le souhaite sincèrement.
Je préfère contempler pour me construire une conception du monde, mais pour y arriver avec acuité, je me dois d’y plonger aussi.Voilà comment je me console : en prenant le plus de tout ce qui est possible, même dans les situations qui me sont contre nature.
Croqué au café...
Une fille à son chum (qui est devant son ordi) dans un café : est-ce que tu travailles ? Parce que si tu n’étudies pas, on pourrrait y aller… je m’emmerde.
La question qui me vient en tête : pourquoi, fille, es-tu venue le rejoindre ici ??
Le voilà qui tente de l’amadouer en lui montrant une vidéo sur Youtube. Je crois qu’il l’a eue.
7.4.10
Bonne fête
L’âge, comme plusieurs autres systèmes qui façonnent nos relations au monde, est un concept auquel on ne peut échapper. Sans l’occulter, il est possible de l’aborder sous différents angles ou du moins, de le mettre en perspective. Je viens d’avoir 30 ans. Tout juste. Sans fixer sur le nombre, il s’agit tout de même d’un cap qui est maintenant franchi. Pourquoi ? Parce que le temps sculpte les détails et que je m’attarde toujours aux détails. Voilà peut-être pourquoi le temps m’obsède autant.
J’ai enfin eu 30 ans. Je dis clairement enfin pour les gens qui m’entourent et qui m’entendaient en parler, disons-le, à outrance. J’y pense depuis au moins 2 ans. Il est bon et rassurant de s’apercevoir de sa lucidité. Être conscient de ce que l’on est nous octroie un droit de liberté de paroles et de liberté d’agir. Peut-être s’attendait-on justement à ce que j’aborde ce sujet ici, peut-être que pas du tout. J’aime me faire croire qu’on peut avoir des attentes à mon endroit. Ici comme partout ailleurs.
J’ai tenté de revisiter quelques moments de ces années qui m’ont transportée jusqu’ici et étrangement, je pense davantage au rendez-vous manqués, aux promesses non tenues, aux mauvais timings, aux «peut-être dans une autre vie». Suis-je une nostalgique ? Peut-être est-ce le propre de toute personne qui se construit d’abord une vie imaginaire.