Samedi matin. Je dois me rendre au travail en autobus. Deux contraintes dès le départ. Je ne suis pas une fervente des transports en commun pour mille et une raisons : l'attente, la promiscuité, les mauvaises odeurs, les retards, le rush pour les transferts, et j'en passe.
Je dois dire que je suis assez chanceuse de pouvoir me déplacer en voiture la majeure partie du temps (je sais, plus polluant que le transport en commun, mais foutrement pratique), alors que je n'ai pas de voiture à moi.
9h du matin, j'attends l'autobus, en ayant évidemment manqué le précédent qui vient de me faire un doigt d’honneur en passant devant moi alors que je tourne le coin de ma rue. Je me dis que c’est drôle comme les choses peuvent nous concerner un moment précis alors qu’en temps normal, elles nous sont absolument impertinentes. Combien de fois ai-je traversé la rue juste après un autobus duquel je n’attendais rien ?
Attente à l’arrêt. Le prochain autobus devrait être devant moi dans 5 minutes. Plus de 15 minutes passent avant que je n'aperçoive le mastodonte. Le trajet se déroule plutôt bien, beaucoup de monde déjà. Je garde en mémoire que je suis une intruse parmi ces habitués.
Arrêt : changement de chauffeur. Et juste là, dans cette minute, j’ai compris pourquoi je devais prendre ce trajet ce matin. J’ai compris que la route me réservait un moment précieux qui en valait la peine. Le nouveau chauffeur arrive fièrement avec LA casquette par excellence, témoin d’un titre, d’une fonction qui n’est probablement pas assez importante pour cet accessoire, mais malgré le ridicule du costume, elle lui va à merveille. Tout sourire, le porte-étendard, l'homme au couvre-chef se tourne, radieux, devant nous, simples passagers en nous lançant un magnifique : bonjour, nous allons continuer le chemin ensemble et ça me fait plaisir!
Il m'a collé un sourire en coin pour toute la journée. Et étrangement, cette saynète fait drôlement écho à mon texte d'hier...
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