30.9.09

Exercice de style

Boire, se soûler, s’enivrer, se griser. Se beurrer la gueule, se bourrer, se charger, se flanquer une culotte, se noircir le nez, se péter la gueule, se piquer le nez, se poivroter. Prendre une caisse. Partir sur une balloune, partir sur une brosse, se paqueter la fraise. Prendre une cuite, se biturer, se charger, se mûrir, se noircir, se pinter, se pocharder, se poivrer, se soûler la gueule. Abattre le brouillard, brider les puces, prendre la casaque, s’aviner, se graisser les roues, s’en jeter un derrière la cravate, se rafraîchir, se rincer le gosier, s’humecter les amygdales, se rincer la dalle, lever le coude, picoler, pinter, s’imbiber, trinquer, biberonner, chopiner.

Il n'y avait aucune intention paticulière outre celle de se dire : que de synonymes pour la même chose! Vive la langue française.

J'en conviens, bof pour l'inspiration ce matin...

29.9.09

Question

Pourquoi j'écris?

Parce que tout est toujours plus facile à dire qu'à faire...

28.9.09

Deux mondes

Dimanche soir. Je viens d’écouter trois épisodes de la deuxième saison d’une série sur DVD. Il est passé 21h et je décide d’aller voir ce qui se vit à la télévision. J’arrive sur l’émission que tout le monde regarde et Ingrid Betancourt fait son entrée sur une musique décorative et insignifiante. Premier malaise. Je fais quelques coups de manette et je tombe sur Occupation Double. Deuxième malaise. À première vue, le contraste des deux mondes m’a âprement frappée. Au même instant, nous avons le choix entre le vrai et le faux. Nous pouvons choisir entre le témoignage douloureux d’une femme pour qui la vie n’a probablement plus la même résonnance que le commun des mortels et une proposition de vie par procuration sur fond de fantasmes frivoles. Je ne veux pas porter de jugement sur le choix que certains on pu faire ou ne pas faire, ni sur la présence de ces émissions dans l’univers télévisuel. Je veux partager le constat que j’ai eu : je me suis surprise à y voir des similitudes.

D’abord, même si l’une de ces émissions prétend participer aux débats et aux réflexions du panorama social, il s’agit de deux produits de divertissement. Ensuite, qu’il est toujours plus facile de regarder les autres vivre et de juger que de bouger soi-même. Moi y compris…

J’ai ressenti un embarras en entendant les questions des gens autour de Madame Betancourt. Je voyais l’objet malléable né d’une histoire et d’un destin effroyable. Je sais que cette femme a certainement choisi de participer à ce spectacle et que ses raisons sont respectables, dont celle de profiter des tribunes qui lui sont offertes afin de perpétuer ses croyances et son hardiesse. Mais je suis restée avec un sentiment de voyeurisme, tout comme celui qui surgit devant le vaudeville de l’autre chaîne.

Une pure étrangère derrière, assise dans le public, passait son temps à regarder de gauche à droite ; elle a même étouffé un bâillement… Les muscles du cou qui s’étirent exagérément, les narines qui enflent et les yeux qui tentent de rester ouverts sont difficilement camouflables. Sachons-le !

Je regardais tous ces invités autour qui prenaient une toute autre signification. C’est fou comme les choses peuvent paraître fades lorsqu’on les juxtapose.

Ce matin, j'y resonge et je me dis une chose : j'apprends...

27.9.09

Monologue intérieur

J’ai besoin de m’inventer un monde. Celui dans lequel je vis est bien, mais celui que je me crée est différent. En fait, il me permet de faire des choses que je n’oserais pas réaliser ici. La question centrale : pourquoi n’oserais-je pas ? Parce que je suis trop consciente. Je réfléchis à outrance et j’anticipe excessivement. De belles qualités dans plusieurs situations mais des freins dans d’autres contextes. La spontanéité par exemple. Je suis spontanée dans mes répliques, mais je dois avouer que dans ma tête, j’ai souvent eu au préalable les conversations auxquelles je prends part avec tout un chacun. Je me construis des dialogues qui dans une grande majorité se déroulent comme je l’avais imaginé… À quelques détails et exceptions près, s’entend. Ce n’est pas nécessairement rassurant. Ni sur moi ni sur les autres. Je ne tente pas de dire que j’ai un sixième sens, pas du tout, mais que si on porte attention aux déroulements généraux de tout et de rien, on s’aperçoit assez rapidement qu’on nage dans du construit, du déjà-vu, de la facilité et des lieux communs.

26.9.09

Une étoile

Hier soir, j’ai rendu visite à ma grand-mère. Je m’en ennuyais. J’en suis ressortie avec un sentiment de paix. Ma grand-mère aura bientôt 91 ans et chaque fois que je passe du temps avec elle, je grandis un peu plus. Lucide, allumée et sage ; tu me fascines ma belle mamie. Encore aujourd’hui, elle est capable de prendre ce qui vient du côté de la lumière. S’il y a un problème, il y a une solution… s’il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème. Jamais tournée vers le passé, elle a su avancer avec le temps et si vous la croisez, vous verrez dans ses yeux qu’elle ne l’a pas vu passer. Je songe à cette femme née à une toute autre époque et qui a traversé une vie. Je sais qu’elle a toujours cherché la liberté… la liberté de ses choix, de ses goûts, de ses rêves. Et aujourd'hui, elle continue.

Pour moi, c’est gravé…

25.9.09

Pensée

On apprend la mort d’une autre personnalité. Tous les jours, des centaines de personnes s’éteignent aussi sans qu’on entende leur dernier souffle.

Je bois un café au goût de mort. Noir, court, fort. Vite. Je viens de l’échapper… est-ce que je viens d’échapper la mort?

C’est pourtant inévitable. Mais penser à l’inévitable, ça tue.

Un soleil comme aujourd’hui fait entrer l’espoir dans la lumière.

24.9.09

Corrélation

Malgré les apparences, dans la vie, il ne s’agit pas toujours de nommer un gagnant et un perdant. Déjà, c’est faux. Il y a toujours des catégories. On ne peut pas simplement être. Ou comme ça. Point. C’est tout.
Je me lève un matin, je décide qu’aujourd’hui, en cette journée, j’ai le droit de faire tout et n’importe quoi. Si. C’est un mettons. Où vais-je m’arrêter ? Puisqu’il faut toujours, sinon souvent, une fin à un cycle ou une situation…
Le ventilateur est à ma merci. J’appuie sur le bouton pour l’ouvrir, il fonctionne ; je suis tannée, j’appuie de nouveau et voilà qu’il s’éteint. Je pense avoir le dernier mot sur lui, mais un matin, le ventilateur aussi peut se lever et décider de ne plus fonctionner. Il est fatigué.
Je n’ai du contrôle que sur moi-même. Contrôle, enfin… pouvoir peut-être ? Outre la mort, rien ne devrait être plus fort que moi sur moi. Je dois gagner sur moi. Voilà ! Il doit toujours y avoir triomphant et perdant. Mais sur moi-même, si je gagne, qui perd ? Et si je perds, qui montera sur le podium ?
Tout ça parce qu’un livre me fait réaliser que je porte mon propre cadavre en moi. Je ne voulais pas nécessairement être sombre…
Il fait très beau aujourd’hui !

23.9.09

Épier

Je suis arrêtée et j’attends. Encore ce foutu temps. Je suis dans ma voiture et les gouttes de pluie me cachent à l’intérieur, elles me protègent. Je ne les efface même pas, je les laisse brouiller ma vue. Et je surveille. Les gens passent et je ne suis personne pour eux. Je pense souvent à ceux qui connaissent ces personnes que je croise et qui meublent la vie tout autour. Elles souhaiteraient être à ma place; ces visages leur parleraient. Ne pas croiser de regard, ne pas attirer l’attention. Je fabule… je me sens dans un film policier où j’aurais à espionner. C’est ridicule, je n’ai personne à surveiller et je ne connais pas le coin. J’attends seulement qu’il soit l’heure. J’en profite pour écrire. Drôle de sentiment quand on est immobile mais que tout grouille autour.

Et si je te croisais, aurais-tu quelque chose à me dire ? Pendant que je regarde, est-ce que quelqu’un me regarde aussi ?

Bon, on occupe son temps comme on peut…

Mièvrerie

Matin gris. Le ciel se donne un petit air tristounet. Comme quoi tout peut changer… Un petit vague à l’âme qui me fait écrire une prose empreinte d’un sentimentalisme excessif…

J’aimerais être une chanson. Pour bercer les cœurs, pour consoler les âmes, pour accompagner les amours. J’aimerais être une chanson pour flotter dans les airs, pour chatouiller les lèvres, pour continuellement recommencer. J’aimerais être une chanson pour t’entendre me fredonner. J’aimerais être une chanson pour être ta préférée.

Tss… pah… tututut… fleur bleue ! J’attends les tomates...

22.9.09

Réflexion

La plupart de mes journées sont passées à réfléchir, ressentir et trouver des mots qui forment un certain sens. Je ne me vois pas faire autre chose… à part peut-être un peu d’argent.

Ceci aurait pu être commandité par le Mouvement des Caisses Desjardins… j’aurais aimé ça !

Beaucoup

J’ai 3541 morceaux dans iTunes mais depuis 2 semaines j’écoute les mêmes 15 chansons en boucle. Une chance que j’ai autant de choix…

Antichambre

J’ai l’impression de toujours attendre. J’attends quelque chose mais je ne sais pas quoi. Ce qui fait que même si cette chose se présente, je ne saurai possiblement pas que c’est ce que j’attendais, donc en bout de ligne, j’attends peut-être pour rien parce que je ne verrai rien passer. Alors la première chose inattendue qui se présente, je saute dessus... façon de parler, bien entendu !

21.9.09

Brouhaha

Ce matin, je ne sais pas quoi écrire. J’arrive devant toi, vecteur qui attend d’accueillir ce qui bouillonne en moi, mais je fige et mes craintes refont surface. Réflexion : le petit curseur noir qui clignote dans Word… si tu clignes toujours des yeux au même instant que le petit curseur noir apparaît, tu peux ne jamais savoir que tu as un petit curseur noir qui clignote.

Et si je n’avais rien d’intéressant, rien d'important à dire ? Je redoute ce qui se terre en moi en me disant que je n’ai peut-être pas l’étoffe qu’il faut. Tout est embrouillé et confus. Comme si trop de gens se bousculaient pour emprunter une seule petite porte. Je vois la porte, je vois les gens qui se pressent, je suis sur le côté et j’hésite. Le temps file et j’ai la sensation de le sentir glisser sur mon corps. J’ai pourtant déjà entrepris une partie de la traversée, j’ai dégagé un fragment enseveli dans mes profondeurs. Je veux recommencer mais je me sens vide. Je suis pourtant pleine de sensations.

Alors j’écoute du jazz et ça me fait du bien. Je voudrais être un segment de ce mouvement acoustique. Ajouter mon rythme afin de créer une sonorité qui donne un sens.

20.9.09

Substance

Je sens que je touche quelque chose. Bon, prise hors contexte, cette phrase peut réellement porter à confusion. Aucune inquiétude (davantage pour moi) je n’y touche pas… J’ai la conscience de toucher une parcelle inhérente à mon essence : la créativité. Je fais partie d’un beau processus de création. En plein dedans, nourrissant et passionnant. On me laisse de l’espace et on me témoigne de la confiance.

J’ai lu dans un livre que l’humour est le moment où le rire réfléchit sur lui-même et que ce dont on rit, on n’en est plus prisonnier, ou du moins plus de la même manière…

19.9.09

Excès

Je reçois ma nouvelle carte de crédit et je l’active par téléphone. Tout se déroule automatiquement mais à la fin, je suis transférée à un agent qui doit me confirmer que ma carte est fonctionnelle. L’homme au bout de la ligne vérifie mon identité et approuve la validité de ma carte.

Je m’apprête à raccrocher en me disant : c’est rapide et c’est bien ainsi. Mais voilà que l’homme au ton-trop-joyeux-pour-ce-que-demande-ses-fonctions s’empresse de m’annoncer que la compagnie ne se peut plus d’innover et que le tout dernier service offert aux clients est révolutionnaire et unique. Ça y est…

Il me demande alors mon âge et sans préambule enchaîne sur la vie et son aspect imprévu et me dit qu’on ne sait jamais quand un diagnostique de cancer peut nous tomber dessus… ?!?? Je me retrouve donc à écouter un monsieur beaucoup trop extatique qui me parle d’une possibilité de recevoir 25 000$ si jamais j’apprends que j’ai le cancer. Je cherche encore le lien…

Et me voilà prise dans des Madame Chevrier par-ci, des Madame Chevrier par là… j’ai même eu droit au Madame Chevalier… Note : je déteste que des commerçants, agents téléphoniques ou autres personnes inconnues m’interpellent par mon nom de famille. Cette idée de personnalisation de service parce qu’on utilise mon nom est complètement fausse et déplacée. Je ne me sens pas du tout estimée ou mieux servie parce qu’on me nomme à tous les trois mots.
Ah… j’avais le cœur gros…

18.9.09

Témoin

Je me trouve à la boulangerie artisanale au coin de ma rue pour acheter un pain-fait-de-farine-intégrale. Devant moi, une femme demande une baguette. En tentant de la mettre dans son sac-en-tissu-réutilisable, la baguette part en folle et se retire de son sac en papier-recyclable-mais- non-réutilisable, et échoue sur le sol. La femme regarde la boulangère qui n’est pas nécessairement une boulangère car j’ignore si elle confectionne elle-même le pain, et lui demande une nouvelle baguette puisqu'elle n'y est pour rien, la baguette a visiblement glissé d’elle-même. La boulangère non déclarée lui rétorque que ce n’est pas sa faute non plus. Que faire ?

M’assurer que je ne me retrouve pas avec la baguette souillée…

17.9.09

Éclaircie

Un titre de livre, une respiration, de la méditation. J’ai un bon psy, j’te donne son nom. J'me compare pas mais ça me console pas. Par où chercher pour se trouver ? Le secret tu peux le garder, j’aime mieux m’enfarger. Tout ce qu’il faut dans l’fond, c’est de s’écouter pis avancer…

Pardonnez ce petit moment de félicité causé par un livre de méditation qui nous invite à pratiquer une réconciliation intérieure quotidienne.

Feriez-vous mieux ?

Idiome

Épisode de la semaine dernière… Ça l’air que mon ball joint était lousse. Celui de la roue gauche avant, en bas… parce qu’en haut, y’en n’a pas… La spécification servait à quoi, alors ?
Après m’être fait dire ça par mon garagiste, pendant deux minutes je me suis imaginée travailler avec lui et comprendre son langage…

16.9.09

Vide de mon père

Je ne te connais pas. Apprends-moi. Par des empreintes que je rencontrerai sur ma voie, par des théâtres que je découvrirai, des gens qui me rejoindront ; laisse-moi te reconnaître par la lumière qui accompagne mes journées, par la noirceur qui voile mes cafards, par un éclair qui laisserait entrevoir ton reflet.
Je ne déchiffrerai ton mystère que lorsque je ne serai plus qu’un souvenir pour ceux qui resteront debout.
Ton absence R, c’est de l’indisponibilité tangible éternelle…

Flagellation

Cette nuit, j’ai vieilli. Démonstration : je me suis levée à 6h30 ce matin. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que je ne travaille pas, je ne vais pas à l’université et je n’avais aucun rendez-vous. Seulement celui avec moi-même devant mon ordinateur. Je suis déroutée et confuse. Comble d’effarement : je me suis imaginé brigadière…
Pénible bilan.

15.9.09

Lazzi

Épitaphe : Ma vie, je l’ai dormie…
Culpabilité suite à une petite sieste d’après-midi.

Cadence

Le temps m'obsède. J’ai la sensation du temps qui passe et pendant ce temps, je ne fais qu’observer le temps fuir. J’ai la crainte du temps : le temps et son éphémérité, le temps et son urgence, le temps et son inaccessibilité, le temps et sa fatalité. Je le regarde avancer et il me nargue. Je veux entrer en collision avec.

14.9.09

Brève

Ces temps-ci, mon corps dort. Il ne semble pas me suivre. Je voudrais m’allonger et sommeiller un peu. Faire une petite sieste de 3 ans…

13.9.09

Post-scriptum

J’aime les ponts. J’ai toujours aimé les ponts. C’est élégant, majestueux et comme suspendu dans le ciel. Si je pouvais, j’habiterais sur un pont, au sommet, tout en haut. Je regarderais l’eau et la ville tout autour. Bon, là y’en a qui vont me demander : aimes-tu les écluses aussi ? Je ne veux pas faire de peine à personne mais je ne suis pas une fan des écluses.

Tout ça, on peut l’oublier bien vite. Faites comme si de rien n’était…

12.9.09

Diatribes

Nous vivons de plus en plus dans les interdits. Je sens souvent que je ne peux faire un faux pas sans avoir un regard désapprobateur dans le dos qui juge mes actes. Parfois, lorsque je me retrouve seule, juste pour me rebeller et sentir que j'ai un petit pouvoir sur mes choix, je commets des actes répréhensibles... Je laisse couler l’eau du robinet pendant que je me brosse les dents, je jette du papier dans les poubelles, je flush la toilette deux fois pour rien, je jette ma gomme par terre, je prends un sac à l’épicerie, je prends ma voiture pour aller au coin de la rue et je la laisse rouler un peu.
Ne le dites à personne... mais surtout, jugez-moi...

11.9.09

Solus ex omnibus

Connaissez Dexter ? Mise en contexte pour les non-initiés : série télévisée dont le personnage principal, Dexter, est un spécialiste de l’analyse de prélèvement sanguin pour le département médico-légal de la police de Miami. Gentil collègue, fidèle frère et parfait compagnon, il occulte sa véritable nature : il est tueur en série. Seul avec lui-même, il opère en suivant sa conception bien personnelle de la justice et selon un code très précis ; ne passent sous ses lames que des tueurs qui s’en prennent à des innocents.
Voilà qu’on s’attache à ce personnage enfermé dans sa tête et dans son monde intérieur, qui n’a aucun espoir de laisser filtrer la moindre parcelle de sa véritable nature et qui nous livre constamment l’abîme de ses pensées. Brillante cette idée de nous faire voir le côté moins reluisant de l’âme humaine. Fascinant de s’apercevoir qu’on tient à ce personnage qui commet pourtant des actes discutables. Par-dessus tout, on ne souhaite nullement que soit révélé son secret et on espère qu’il ne commettra aucune bévue pouvant le trahir.
Ce qui attire particulièrement mon attention, c’est cette idée de «seul avec soi-même», de la subjectivité dans laquelle il est enfermé et qui l’empêche de réellement connecter avec les autres. Son essence va à l’encontre des conventions sociales mais il n'est pas une moins bonne personne pour autant.

Se doit-il de révéler son « secret » ? Peut-il être honnête tout en cachant ce lourd non-dit ? Peut-on être l’unique possesseur de notre essence ? Ne connaît-on jamais profondément ceux qui nous entourent ?

Ce ne sont que des questions…

10.9.09

24/6

Je suis un 6. Plus précisément un 24/6. Connaissez Dan Millman et son livre Votre chemin de vie ? S’inspirant des techniques de la numérologie, chaque nombre de naissance est relié à un but de vie composé de mélanges d’énergies. En tant que 6, mon but de vie se trouve dans la vision et l’acceptation ; je devrais voir la vie dans son ensemble et accepter la perfection intrinsèque du monde. En cherchant mon idéal, je devrais m’accepter moi-même et accepter les autres tels qu’ils sont dans le moment présent. Je devrais arrêter de fixer sur les détails et cesser de chercher la perfection dans tout. Dans le négatif, les 6 font les pires perfectionnistes et dans le positif, les meilleurs juges.
Ben j’vous dis que ça fait réfléchir…
Moi qui pensais être incomparable à un chiffre…
Finalement, on peut se rendre à moi en comptant…
Et vlan V !

9.9.09

Mémorandum

Délires ou réflexions ? Je tente encore une fois de laisser s’échapper cette profusion de mots intérieurs. J’aime apprendre à me connaître, me connaître sous de nouvelles facettes et à travers des choses inédites. J’aime aussi me réfugier dans l’imaginaire, le mien, celui que je crée pour toutes sortes de situations. Je vis beaucoup dans ma tête, ma tête génératrice de fiction. Les deux doivent maintenant apprendre à se rencontrer : ma fiction et la réalité.

Divagation

Elever un chien implique de le féliciter lorsqu’il fait un petit caca et de voir l’absurdité de la situation...

8.9.09

Où est la sortie ?

Depuis longtemps (j’imagine) l’humain est obsédé par le mystère que recèle le désert noir au-dessus de sa tête : l’univers cosmique. Il cherche à découvrir si un quelconque signe vital est saisissable. Je me plais à penser qu’il existe réellement une autre planète où la vie est présente et qu’elle est en tous points semblables à la nôtre. Comment réagirait-on à la découverte de cette planète ? Une copie conforme d’ici où les humains sont nos clones, nos sosies, se posant les mêmes questions et vivant les mêmes drames.
On se dirait : on s’est fait niaiser !
Très drôle...

7.9.09

Suite

Début de semaine. Éternel recommencement. Cycle perpétuel de début et de fin. Dans tout. C’est le propre du mouvement… un mouvement propre…bah, pas nécessaire ça !

Je regarde le temps passer. J’adore regarder le temps qui passe. C’est ainsi que j’ai l’impression d’en profiter le mieux. Quand on se concentre, on le voit, le temps. Concrètement. Ça ressemble à de la poussière qui s’accumule sur une surface. C’est beau. J’attends donc la poussière...

6.9.09

Matricule

6 x 4 font 24… Ce nombre règne en maître comme honorable résultat d’une combinaison entre deux chiffres. Il est un produit pratique. On le voit, on le dénombre, on l’atteint en comptant. On ne peut par contre jamais se rendre à moi en comptant, je ne viens avant ou après aucun chiffre. Pourtant, j’existe…
Il y a de ces rencontres, de ces moments qui s'imprègnent.
Est-ce que ça prend un sixième sens pour sentir le sens de l’existence ?

Comme un coup de vent

Un chat noir dans ma porte patio. Image angoissante. Assis, les deux pattes de devant bien droites, il me regarde comme s’il détenait une vérité qui m’est encore inconnue, inaccessible. Il semble savoir ce que je ne sais pas encore. Il me regarde intensément de ses yeux verts profonds et sagaces, il me nargue. Je me sens naïve, comme exclue de ma propre réalité, mon élémentaire fondement. Quoi ? Dis-moi ! Je dois me méfier de quelque chose en particulier ? Ma vie est sur le point d’être bouleversée ? Ces aristocrates quadrupèdes sont assurément parmi nous pour une raison précise, outre celle de surveiller le fort lorsque nous, simples bipèdes, sommes partis courir après notre queue. Plus louche encore : il est dehors, je suis en dedans. Pendant quelques secondes figées, où je cherche pour la première fois un sens, un avertissement caché dans son occulte appel visuel, un puissant sentiment de désarroi m’envahit. Subitement, comme si mon temps était écoulé et mon unique chance de saisir une bribe inaccessible de mon existence, une réponse à une énigme depuis toujours insondée s’était évaporée, le chat se lève et quitte. Un éclair de lucidité me secoue. Délire ! Je fabule. Qu’attendais-je à apprendre de lui ? Malgré mes raisonnements, il me reste pourtant en travers de la gorge un goût inconnu. J’ai l’impression que ce chat est parti avec une vérité m’appartenant. La folle idée de le poursuivre afin de le questionner ne germe heureusement pas très longtemps dans mon esprit.
Par chance, il me reste un peu de contenance, tout de même...

5.9.09

Thébaïde

Je surplombe la ville dans le noir mais toujours éveillée par ces milliers de petites lumières. La ville est invitante le soir. J’ai l’impression de posséder l’espace, de contrôler le sort des voitures qui grouillent, d’être l’unique témoin de toute la vie de la ville. Des dizaines et des dizaines de véhicules aux destins différents. Celle-ci qui tourne sur la droite… jamais je ne saurai où elle s'arrêtera, mais toujours je pourrai me l’imaginer. L’option de la spéculation reste sans aucun doute la plus alléchante ; il n’y a jamais de fin à imaginer, alors qu’avoir réponse à ses questions met subrepticement fin à toute tentative fabulatrice. Le soir, tous les rêves sont permis. Le jour, on devrait tout mettre en œuvre pour tenter de les réaliser…

Tohu-bohu

Dernièrement… ben dernièrement, j’ai pas vraiment de date précise, là. Ça peut jouer entre il n'y a pas longtemps et ces derniers temps… ça donne quand même une petite idée. Pour ceux qui aiment l’exactitude, je sais, tout de suite vous êtes déçus parce que vous trouvez que ça manque de rigueur. Je ne suis pas précise. Je m’excuse… Dernièrement, je me suis rendue compte, ben je me suis plutôt aperçu, j’ai remarqué… comme une prise de conscience, c’est ça, j’ai pris conscience… ben ça m’est apparu comme une évidence... en fait, j'ai réalisé… c'est plus que j’ai pensé... j’ai constaté qu’il y a beaucoup de personnes qui sont incompréhensibles ! Désordonnées… elles parlent mais elles ne savent pas s’exprimer, c’est incohérent.
Des fois, j'te dis...
Qui mange ses Whippets avec du beurre d'arachide? Je demande ça comme ça...

4.9.09

Mes excuses à Josée Di Stasio

J’ai une importante confession à faire et je vais profiter de ma tribune pour présenter publiquement mes excuses à Josée Di Stasio. On m’a offert son premier livre de techniques culinaires. Vraiment, c’est un délicieux ouvrage. Les photos sont alléchantes, les recettes très précises et la reliure est ma foi, remarquable. J’ai par contre rencontré un léger désagrément : le volume ne reste pas ouvert. Cet inconfort implique donc d’utiliser tout matériel se trouvant à proximité pour s’efforcer de maintenir le volume en place. Ici, je vais lancer un avis aux apprentis : il ne faut pas tenter l’expérience avec une patate, c’est beaucoup trop instable. Les instruments culinaires comme les culs de poule ou les évidoirs à kiwi réduisent leurs statistiques d’utilisation. Le mobilier de cuisine, j’entends par ceci table, chaises et îlot pose un problème de logistique. Je déclare donc que le livre est plus efficace fermé. Ma première utilisation de l’ouvrage « Di Stasien » fut unique et immortalisée. Les charmants pots de crème au chocolat n’ont jamais vu le jour parce que les ingrédients se sont retrouvés partout dans la cuisine. En revanche, je peux vous partager une découverte gastronomique : le livre est certes ravissant, mais surtout succulent ! Aspergé de chocolat, il se mange très bien !

Typhon

Pourquoi vivre des complications ? Des embarras que personne ne souhaite. Que faire quand l’inéluctable se présente ? Lui tourner le dos, l’envoyer se faire foutre, ne pas le regarder dans les yeux, faire comme si de rien n’était… Aucune de ces issues n’en ai une. Des fois, il semble que le EXIT en haut de la porte n’est pas présent. Peut-être n’y a-t-il aucune porte. Et si justement aucune ouverture ne menait à l’air libre ? Si tout est embarré, barricadé, cerclé par je ne sais quel mur cachant… rien. Aucune issue qui ne mène nulle part. Tout est replié sur soi. Tout conduit à tout, mais un tout sans destination, sans finitude. La finitude se retrouve à l’intérieur des ces murs qu’on cherche pourtant à outrepasser. Des fois, on a une boule entre le cœur et la tête. Foutue boule qui empêche de se sentir.
Ça va passer, t’inquiète…

3.9.09

Transfert

La mémoire est étrangement faite. J’apprends un numéro de téléphone parce que c’est celui de quelqu’un que j’appelle régulièrement. Un jour, cette même personne change de numéro. Assez rapidement, j’apprends le nouveau numéro et bien souvent j’oublie complètement l’ancien. Mais parfois c’est l’inverse qui se produit : j’ai de la misère à me souvenir du nouveau et à chaque fois que je veux appeler cette personne, son ancien numéro me revient comme un réflexe. Dénouement : je me suis fait une nouvelle amie en appelant l’ancien numéro de mon amie...

Ronde de nuit

3 :33 du matin… je me réveille, j’ai chaud et le sommeil décampe. C’est quoi ce canular ? Je me tourne, me retourne et me re-retourne… Trop tard, c’est terminé, mon encéphale (emprunt terminologique à mon frère… j’ai du respect pour mes inspirations tout de même !) refuse de replonger dans le dodo. Je me sens comme une ménopausée qui raconte ses problèmes d’insomnie… Rappel intéressant : je n’ai pas encore trente ans. Je prends donc ici un plaisir angoissé à imaginer les nuits qui composeront mes vieux jours…
Ça ne m’arrive pourtant jamais. Je suis habituellement du type dormeuse frôlant la léthargie.
Et voilà qu'à mes côtés, mon Julius (mon chien… je vous en prie pour la précision) se met à se nettoyer vigoureusement l’enfourchure , ce qu’il ne doit pas faire. Mise en contexte : hier matin, petite balade en voiture avec Julius et ses couilles ; hier fin de journée, petite balade avec Julius et plus de couillles ! Alors, me voici en train de l’empêcher de se polir l'entre-jambes. Je le retiens, je le tourne de bord, le retourne et le re-retourne, je mets ma main là où il ne faut pas (pour lui... et pour moi), il prend ma main pour sa moitié d'attribut et me lèche jusqu'à ce que je ne sente plus ma peau... Dans le noir, je lui installe finalement son collier élisabéthain (quel beau terme pour dire entonnoir ou cône en plastique).
Est-ce que ça provoque mon retour à la somnolence?

Je me lève et le vrai problème surgit : Mais que fais-tu en moi ? Pourquoi viens-tu t'insérer dans ma tête ?
Il y a quelque chose de changé…

2.9.09

Écriteau

Petit avis général : pour celles et ceux qui souhaitent laisser des commentaires ou invectives, vous pouvez le faire en allant sous les textes et en cliquant sur NOTULES (qui ne fait d'ailleurs pas partie des mots aux sonorités agréables...) et puis vous sélectionnez le profil Anonyme, tout en laissant votre nom dans votre message si vous le sentez...
Au plaisir de vous lire !

Îlot

Je ne suis pas seule. Il y a le vent. Le soleil. La nuit. Ma tête.
Parfois, on doit choisir la solitude pour être avec soi. Mon imaginaire ne me laisse jamais seule.

1.9.09

Déambulation

Un drôle de sentiment m’envahit. Comme si je surfais sur une vague qui ne cassera jamais. Je ne sais pas trop… cette métaphore n’est probablement pas adéquate. Je sens une vacuité, je suis dans une période de latence. Mais qu’est-ce que j’attends ? La vie ne se matérialise devant moi que si je me mets en action. C’est beau la contemplation mais… Que font les autres ? Ils avancent en suivant le troupeau. Je n’ai pas envie de peupler un troupeau. Je suis une Chevrier, la gardienne du cheptel vif !
Est-ce que je me fais confiance ? Ce soir, là, maintenant, je me pose la question…
Que lis-tu entre?

Babil

En général, quand on a rien à dire on se tait. Plus maintenant. Aujourd’hui, moins on a de choses à dire, plus on parle fort. Le vide se remplit de mots et de phrases qui ne composent plus nécessairement une idée. L’action de rester en vie, de se sentir en vie passe par le langage.
De ce constat, mon aphorisme de prédilection :
D’accord, d’accord, je suis un bavard, un bavard inoffensif et décevant, comme nous tous. Mais que faire alors, si la fonction évidente et unique de tout homme intelligent c’est de bavarder, c’est-à-dire de transvaser sciemment du creux dans du vide ? (Dostoïevski, Carnets du sous-sol, p. 35)

La face cachée de moi-même

Je sais que je possède une autre personne en moi. Une sorte de personnalité plus exaltée, aux mœurs moins calculées. Souvent, je m’abandonne à mettre en scène cette autre, dans mon imaginaire, ce théâtre où les possibilités sont infinies. Jamais je ne pense laisser libre arbitre à ma face cachée, la face cachée de moi-même. Parce que j'aurais peur de blesser, de décevoir, de perdre. Mais cette autre est bien présente. Vivante et parfois oppressante par son caractère farouche. Vivre avec un « double » intérieur. Est-ce du mensonge, de l’hypocrisie ou ce qu’on se plaît à nommer jardin secret ? Le fait de vivre en société, d’être constamment en relation, nécessite-t-il un entier dévoilement ? Etre capable de dire non ! Ou bien ça me tente pas. Sans remords. Je médite...