Je suis arrêtée et j’attends. Encore ce foutu temps. Je suis dans ma voiture et les gouttes de pluie me cachent à l’intérieur, elles me protègent. Je ne les efface même pas, je les laisse brouiller ma vue. Et je surveille. Les gens passent et je ne suis personne pour eux. Je pense souvent à ceux qui connaissent ces personnes que je croise et qui meublent la vie tout autour. Elles souhaiteraient être à ma place; ces visages leur parleraient. Ne pas croiser de regard, ne pas attirer l’attention. Je fabule… je me sens dans un film policier où j’aurais à espionner. C’est ridicule, je n’ai personne à surveiller et je ne connais pas le coin. J’attends seulement qu’il soit l’heure. J’en profite pour écrire. Drôle de sentiment quand on est immobile mais que tout grouille autour.
Et si je te croisais, aurais-tu quelque chose à me dire ? Pendant que je regarde, est-ce que quelqu’un me regarde aussi ?
Bon, on occupe son temps comme on peut…
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