Dimanche soir. Je viens d’écouter trois épisodes de la deuxième saison d’une série sur DVD. Il est passé 21h et je décide d’aller voir ce qui se vit à la télévision. J’arrive sur l’émission que tout le monde regarde et Ingrid Betancourt fait son entrée sur une musique décorative et insignifiante. Premier malaise. Je fais quelques coups de manette et je tombe sur Occupation Double. Deuxième malaise. À première vue, le contraste des deux mondes m’a âprement frappée. Au même instant, nous avons le choix entre le vrai et le faux. Nous pouvons choisir entre le témoignage douloureux d’une femme pour qui la vie n’a probablement plus la même résonnance que le commun des mortels et une proposition de vie par procuration sur fond de fantasmes frivoles. Je ne veux pas porter de jugement sur le choix que certains on pu faire ou ne pas faire, ni sur la présence de ces émissions dans l’univers télévisuel. Je veux partager le constat que j’ai eu : je me suis surprise à y voir des similitudes.
D’abord, même si l’une de ces émissions prétend participer aux débats et aux réflexions du panorama social, il s’agit de deux produits de divertissement. Ensuite, qu’il est toujours plus facile de regarder les autres vivre et de juger que de bouger soi-même. Moi y compris…
J’ai ressenti un embarras en entendant les questions des gens autour de Madame Betancourt. Je voyais l’objet malléable né d’une histoire et d’un destin effroyable. Je sais que cette femme a certainement choisi de participer à ce spectacle et que ses raisons sont respectables, dont celle de profiter des tribunes qui lui sont offertes afin de perpétuer ses croyances et son hardiesse. Mais je suis restée avec un sentiment de voyeurisme, tout comme celui qui surgit devant le vaudeville de l’autre chaîne.
Une pure étrangère derrière, assise dans le public, passait son temps à regarder de gauche à droite ; elle a même étouffé un bâillement… Les muscles du cou qui s’étirent exagérément, les narines qui enflent et les yeux qui tentent de rester ouverts sont difficilement camouflables. Sachons-le !
Je regardais tous ces invités autour qui prenaient une toute autre signification. C’est fou comme les choses peuvent paraître fades lorsqu’on les juxtapose.
Ce matin, j'y resonge et je me dis une chose : j'apprends...
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